TEST : q-JAYS : Un minuscule délice suédois
Vous vous souvenez ? La semaine dernière, j’avais eu l’honneur de rencontrer Pierre Soufflet, importateur de la marque Convert Technologies (voir notre article sur le système Plato) et je vous en avais touché un mot : Nous allons maintenant vous dévoiler le test des écouteurs JAYS, une marque suédoise qui a émergé en 2006, dans la région de Stockholm.
Alors, pour être clair, limpide et transparent comme un verre de Peket un soir de fête de Wallonie (et à l’inverse de votre cerveau en fin de nuit sous l’emprise de ce nectar destructeur de neurones), nous ne sommes pas des experts techniques qui allons vous décrire les courbes sonores et autres réponses en fréquence en relation avec l’isomorphisme du crâne de Beethoven. Inutile de laisser des commentaires haineux, nous sommes conscients que cette phrase ne signifie rien et que l’humanité ne s’en portera pas plus mal. Non, nous avons simplement décidé de tester ces écouteurs de façon authentique, sans fioriture mais, tout de même, en utilisant neuf morceaux de musique échantillonnés en 320 kpbs sur Spotify Premium. Non, pas de Tidal, de format FLAC et encore moins de test sur un vinyl d’Iron Maiden des années 80. Désolé.
q-JAYS, le haricot qui tient bien dans l’oreille
De la taille du rein d’un rat (merci à mon chat de m’en avoir ramené un, la dissection n’a pas été sans peine), ce q-JAYS offre un packaging de qualité où chaque élément est présenté dans son petit écrin. Fourni avec six embouts récolteur de cérumen, ces intra-auriculaires se vissent sans peine à leur câble jack. Non, pas de Bluetooth ici, du pur jus muni d’un fil.
Vendu 299€ (279€ dans télécommande), il a fière allure et on se demande comment il est possible de payer une telle somme pour quelques grammes de cuivre et de plastique. J’enfiche tout ce petit monde, choisi un embout medium et, hop, dans les oreilles, connectés à mon MacBookPro récemment acquis.
Neuf morceaux. Neufs voix. J’ai allègrement pioché dans ma playlist et essayé de vous sortir un ensemble relativement éclectique, tout en évitant, dans une moindre mesure, la Compagnie Créole ou le dernier 45 tours de Carlos. Restons sérieux. Disons-le de suite : les q-JAYS ne conviennent pas à tous les styles de musiques. Vous aimez les basses ? L’électro ? Tomorrow Land est votre endroit de bivouac privilégié et accompagné d’un bac de Jupiler ? Oubliez le q-JAYS, vous épargnerez 300€ et irez vous acheter illico presto des écouteur à 35€ chez MediaMarkt, cela suffira amplement. Côté rock, pop et variétés générales, les q-JAYS pourraient vous laisser, aussi, sur votre faim. C’est dit et on l’assume.
Bien, mais, finalement, ces q-JAYS, a quel style sont-ils destinés ? Et bien, si votre univers musical est fabriqué d’ambiances feutrées, de voix graves, de classiques au piano, de jazz et d’instrumental, ce q-JAYS est d’une beauté sonore sans nom. Oui, je l’annonce clair et fort : ces q-JAYS sortent tout simplement le meilleur son jamais entendu pour des intras. Oui, vous me direz que, pour ce prix, ils avaient un peu intérêt à assurer… et vous auriez raison.
Dans le tableau ci-dessous, vous verrez que Léonard Cohen entrera au plus profond de vos synapses pour ne plus les lâcher et que les instrumentaux d’Agnes Obel vous donneront de gros frissons bien épais, tout en restant dans la nuance et, disons-le, le sublime (et silence). Car, oui, j’ai distingué l‘imperceptible claquement des lèvres de Léonard, la respiration du pianiste au début de chaque envolée de cette nocturne de Chopin et, enfin, le moindre son de chaque instrument du morceau d’Agnes… de musique, évidemment, et pas de son corps sous l’emprise d’Hannibal Lecter.
Bref, ces suédois de JAYS délivrent une qualité irréprochable, à ne pas mettre, toutefois, dans toutes les oreilles. En vente pour 299€ via Ditson à Bruxelles ou la FNAC.
Plus d’info, des questions : silkare.be
9/10 Voix et coeur très bon dans les basses – La gravité de Cohen envahi la tête. |
8/10 Piano léger et profond. Clair. La respiration du pianiste se fait même entendre. |
8/10 Voix basse et claire, violoncelle et guitare sèche tout en profondeur |
6/10 Voix plate, criarde – Batterie métallique – Distorsion |
8/10 Piano plein de relief, instruments mis en valeur dans les détails |
8/10 Voix chaude, mise en avant. Instrument en retrait mais clair et plein de basse |
4/10 Platitude totale – Zéro relief – basse inexistante |
4/10 Voix et instruments plats – Pas de basse |
3/10 Voix trop claire, discrète – Batterie trop métallique – Inepte, ou presque |