TEST – Logitech C922 PRO – Une webcam pour gamers avertis
Logitech… Un nom qui me parle, qui évoque des souris, des claviers, bref du matériel informatique. Je croyais que la marque avait sombré dans les profondeurs de l’oubli, tel IBM, ne laissant derrière elle qu’un vague souvenir aux plus anciens d’entre nous. Mais je me trompais, la marque suisse (oui, suisse et pas asiatique, vous savez la suisse, là où les marmottes emballent le chocolat dans du papier d’aluminium !) vit toujours et s’adapte à son temps en proposant une webcam pour les streamers (mais pas que) : la C922 Pro.
Out the box
Je regarde la boîte comme le saint graal, tombé par hasard dans mes mains. Non pas qu’une webcam pour streamer m’ait toujours fait rêver, mais car l’avoir à tester est presque un miracle, tant cette dernière semble être réclamée de toute part chez Logitech. Je déballe donc la première couche de protection mise en place par le transporteur, pour trouver une deuxième couche… Ils aiment augmenter le désir chez Logitech ! Passé outre les poupées russes, je trouve enfin la boîte sobre de la webcam.
Dedans, tout est bien rangé, mais l’on y trouve plus de carton que de matériel. On sort tout. Outre la Webcam et son looooong câble usb (une très bonne chose pour plus de maniabilité ou lorsque l’on a un PC fixe sous le bureau) et un trépied. De prime abord, je m’interroge : « Pourquoi un trépied ? On ne place plus les webcam sur le haut de son écran de nos jours ? ». Mais à la réflexion, je trouve la chose bien plus pratique. En effet, rien n’empêche dès lors de prendre d’autres plans que de face, voire carrément autre chose que celui qui se trouve face à l’écran.
Mon dernier produit acheté chez Logitech (cela doit dater du précédent millénaire) comprenait encore un cd pour installer les périphériques nécessaires au bon fonctionnement de ce dernier. Mais bien sûr, ici plus de galette volante, on compte sur votre connexion internet pour tout installer. Autre temps, autres mœurs.
Plug…
PC portable sur les genoux, j’installe la caméra sur le haut de mon écran (à l’ancienne), profitant de sa pince arrière pour le coincer convenablement. Je secoue le PC pour vérifier la stabilité et tout reste bien en place. L’œil de la caméra est braqué sur moi, les micros de part et d’autre l’allure d’un cyclope avec deux grandes oreilles. Le trépied fixe pourrait sans doute être utile sur une tablette si je n’étais pas à mon aise dans mon divan, on s’en occupera plus tard.
Je branche le câble usb et c’est parti pour la reconnaissance automatique du produit, l’installation, les clics d’autorisation pour l’antivirus et tutti quanti. Dix minutes seront nécessaires pour que le tout soit en place et que deux programmes soient placés sur le PC. Le premier permet des réglages de contrastes and co. Trop tôt pour y chipoter, quand on n’a pas encore idée du résultat à l’écran. Le deuxième, a un nom plus intrigant : « Personify ChromaCam ». Une fois lancé, cela ne représente qu’une petite info indiquant que Personify permet de faire du détourage sur fond vert (vous savez, ce truc utilisé au cinéma pour vous faire croire que les acteurs sont ailleurs que dans un studio) mais sans fond vert ! Donc que l’on peut masquer son arrière-plan ou le remplacer par autre chose sans devoir tendre un drap teint dans son dos. « A quoi cela sert ? » me direz-vous ? Mais pour du streaming pardi (c’est un peu le but premier de la chose).
« Mais c’est quoi du streaming ? C’est quand on regarde un film directement sur Internet ? » Oui, mais pas que. Dans le cas présent, on s’intéresse surtout aux personnes qui diffusent sur Youtube des vidéos (souvent monétisables au nombre de vues) ou faisant des « directs » de leurs parties de jeu avec une incrustation de leur personne. Vous ne le savez peut-être pas, mais il existe des télévisions en ligne de gens se relayant pour jouer à divers jeux vidéo 24/7 (Twitch est de loin la plus connue). Pour ce faire, il faut bien une caméra, pro c’est mieux. Le cadre étant placé, la bête en vie, il est temps de se lancer dans la numérisation de mon image.
…And play
Le premier usage qui me vient à l’esprit est de lancer Skype pour avoir un résultat immédiat. Je fais appel à mini-moi, mon jeune adolescent, Bastien. Toujours prêt à m’assister dans mes tests informatiques, il se prête de bonne grâce à celui-ci. Je le Skype… Sonnerie… Contact. On commence par ce qui est de base sur mon PC, la webcam intégrée et le son associé. C’est ce que l’on connaît déjà de Skype, que l’on juge correct jusqu’ici. Je passe dans les menu et bascule l’image, puis le son et là j’entends mon fils lâcher un « Woaw ! Quelle différence.» Image plus nette, son plus clair, disparition de la pixellisation, bref tout est mieux. Rien que pour cela, je garderais bien cette petite Webcam. Premier test réussi.
Comme c’est un outil pour streamer et que Personnify m’annonce que le détourage de ma personne est compatible avec Xsplit (un logiciel de streamer qui associe l’image de la Webcam et le jeu lancé), je télécharge ce dernier. Excité par un enregistrement d’une partie de Hearthstone avec mon incrustation, je découvre intéressé Xsplit et son mode de fonctionnement. Tout est simple, je vois mon image parfaite (normal je suis le modèle) et je bascule sur la caméra avec Personify. Et là, horreur, tout se noircit. Plus de Webcam fonctionnelle, même quand je repasse en mode webcam sans Personify. Déception, reboot, retest, même résultat, re-déception.
Tant pis pour le détourage et je lance Xsplit, Hearthstone et l’enregistrement en webcam normale. Aucun résultat, tout est figé, j’abandonne. Dernier test avec Skype et Personify, même résultat noir. Moralité, un streamer doit avoir une machine de compétition que je n’ai pas (encore… Message subliminal à Tinynews pour des tests futurs) car Personify va manger les ressources disponibles plus vite qu’un processeur standard les crée. Cela ne diminue en rien la qualité du produit, mais permet de mettre en garde ceux qui voudraient en faire acquisition pour son usage de Stream sans disposer d’un matériel informatique de haut niveau.
Bastien m’annonce qu’il voudrait utiliser la Webcam pour interviewer un créateur de jeu de société de nos connaissances. Cela tombe on ne peut mieux. Rendez-vous pris, webcam placée sur son trépied, on règle les contrastes. Premier problème, « On enregistre avec quoi ? » Pas de logiciel de capture associé, ni même proposé avec la webcam, on doit donc chercher un logiciel compatible. L’outil Caméra de Windows installé en standard sur le PC (merci Bill pour avoir installé des choses sans mon accord préalable) s’avère compatible. Super.
Deuxième problème, le mur blanc du fond provoque un scintillement de l’image, même lors du visionnage. Jouer avec les contrastes ne change rien. Heureusement une fois la personne assise sur la chaise, assez proche de la caméra, la limitation du blanc à l’écran réduit l’effet pouvant amener à une épilepsie aggravée. Sauvés ! L’enregistrement a lieu et tout tourne très bien, le son amené par ses deux grandes oreilles de part et d’autre de l’œil de la caméra ne donne pas d’écho et l’interview est fait en 10 minutes. Il lui restera à retoucher son rush avec Windows Movie Maker et le présenter au prof (ramène un 15/20 au minimum mon fils ! ).
Techniquement parlant
Nous avons une caméra de 2 Mégapixels qui peut enregistrer en Full HD 1080p à 30 IPS (Images par secondes) ou en 720P à 60 IPS. Le full HD est un plus qualitatif pour les Youtubers et autres Streamers. La compression en H.264 limite la bande passante nécessaire aux Viewers. La mise au point automatique est très appréciée, surtout quand la personne filmée bouge sans cesse.
Deux microphones omnidirectionnels vous donnent un enregistrement stéréo. Evitez malgré tout le ventilateur en arrière-plan sonore, sous peine d’entendre les pales tourner. Un utilisateur pro préférera sans doute un micro pied ou un casque micro pour éliminer les bruits parasites. Le trépied permet un usage sous bien des angles et est extensible jusqu’à 18,5 cm. Un bon outil pour les enregistrements autre que face écran.
Je n’ai pas trouvé de notice quant à la configuration minimale de votre PC, si ce n’est celle de l’OS (Win 7,8,10 Mac OS X10,9). Mon PC avec 6 GB Ram et un processeur double cœur AMD E1-2500 n’était pas suffisant. Quand je vois que dans le commerce actuels, des ordinateurs portables neufs vendus avec 4 GB de ram, je vous incite à vérifier vos propres capacités avant de vous lancer dans cet achat. On retrouve celle-ci pour un prix variant entre 85 et 95 € sur internet.
Au final
La caméra est nickel, belle, pratique, rien à redire. Son câble est assez long pour oser diverses positions et son trépied des plus pratique. L’image est belle, le son omnidirectionnel fonctionne comme on s’y attend, c’est donc une très bonne webcam dans son usage basique.
Personnify qui doit réussir à vous dissocier du décors sans fond vert est une avancée technique. Les avis des internautes (qui ont pu la tester contrairement à moi) est qu’elle est largement perfectible. Mais sa seule existence est un plus.
Compatible Xsplit et OBS, elle ravira ceux voulant s’essayer au Streaming à moindre coût, pour peu que leur PC soit avec une configuration autre que celle des premiers prix. Pour un public averti donc. Le site annonce que la webcam est livrée avec un abonnement de 3 mois à Xsplit, mais je n’ai pas pu vérifier la chose dans mon exemplaire pour testeurs. Je regretterai qu’il n’y ait pas un outil de capture associé lors de l’installation, laissant l’utilisateur se débrouiller dans l’univers impitoyable des possibles.
A titre personnel, si j’oublie le côté streaming qui ne fonctionne pas chez moi, je ferais bien l’acquisition de cette webcam rien que pour sa qualité d’image afin de l’utiliser avec skype, mais aussi pour le télétravail et ses visioconférences. Je résumerai la qualité d’image et de son en paraphrasant mon fils : « Woaw ».