TEST – Google Pixel Watch 3 : Des stats précises confinées dans un design avec peu de caractère.
Une fois n’est pas coutume, comme je teste actuellement un smartphone Google (le Google Pixel 9 Pro Fold), j’en profite pour tester la nouvelle montre de Google, la Pixel Watch 3.
Le style ne semble pas avoir fortement évolué par rapport au précédent modèle mais est-ce que le cœur du système lui, a évolué comme le prétend Google ? Que vaut la Google Pixel Watch 3 sur ce marché ultra concurrentiel des montres connectées ?
Découverte et design
À première vue, la montre ressemble énormément à sa grande sœur. On pourrait presque dire qu’elles sont identiques comme deux gouttes d’eau. On reste dans la simplicité : un boîtier en aluminium noir (100% recyclé), une vitre qui recouvre toute la surface, accompagnée d’un bouton et d’une molette sur le côté. L’écran est bien entendu tactile, et on retrouve aussi un haut-parleur et un micro intégrés. Son design me rappelle vaguement une ancienne montre, avec ce côté un peu geek, pas vraiment élégant.
J’avoue que je n’étais pas un grand fan du modèle précédent, la Pixel Watch 2 (d’ailleurs, c’est Audrey qui l’avait testée ne voulant pas la porter). La couleur m’avait un peu rebuté, mais en noir, je dois dire qu’elle a gagné quelques points à mes yeux. Même si elle conserve un look assez “geek” ou “jeune tech addict”, elle me plaît davantage. Cela dit, je ne peux pas dire qu’elle déborde de caractère non plus. Elle est finalement dans la même lignée que ses concurrentes directes, sobres mais sans âme.
Côté dimensions, la Pixel Watch 3 est plutôt fine, pour le modèle de 41 mm, son épaisseur est de 12,3 mm et pèse 36 g sans le bracelet.
L’écran Actua protégé par un verre Corning Gorilla Glass 5, quant à lui, est équipé d’une dalle OLED de 408 x 408 pixels pour une densité de 321 ppi. C’est à quelques pixels près la même chose que ses concurrentes, la différence est minime. On est quand même sur un rendu excellent comme vous pouvez le voir sur les photos. La luminosité maximale est de 2000 nits, pour ceux à qui ça ne parle pas, ça signifie que même en plein soleil l’écran est parfaitement lisible, est c’est vraiment le cas !
D’un côté technique pur, la montre est équipée de 32Go de mémoire eMMC et de 2Go de SDRAM. Le processeur est un Qualcomm Snapdragon Wear 5100, qui d’après le constructeur est 2x plus puissant et offre 50% d’autonomie en plus que ses prédécesseurs. C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Une autonomie dans la norme
Mon premier jour avec la montre a débuté un samedi matin. Afin de bien mesurer son endurance, je l’avais chargée toute la nuit pour la démarrer à 100%. J’ai laissé tous les paramètres par défaut, sans rien épargner : Bluetooth, Wi-Fi, NFC, GPS, mesure cardiaque en continu, et écran toujours allumé qui s’éclaircit quand je bouge le poignet. Autant dire, tout ce qu’il faut pour saboter l’autonomie.
La journée a commencé avec une bonne heure à démonter un meuble, suivie d’une demi-heure de repos, puis une balade avec mon fils. Et là, surprise (ou plutôt choc) : après seulement 4h30 d’activité modérée, la montre n’affichait déjà plus que 20% de batterie. Oui, vous avez bien lu, il ne restait que 20% après moins de cinq heures ! Les noms d’oiseaux ont commencé à voler… une montre qui ne tient même pas une journée complète ? Restons zen, la suite est plus optimiste.
Durant le déjeuner, j’ai rechargé la montre et désactivé quelques options énergivores : exit le NFC, Wi-Fi, GPS, et l’écran toujours allumé, que j’ai laissé s’activer seulement au mouvement du poignet. Forcément, l’autonomie s’est améliorée en fin de journée, mais ce n’était toujours pas incroyable. Je n’en revenais pas, il devait y avoir un problème.
La première nuit, je l’ai éteinte avec encore 20% de batterie. Le matin, en la rallumant sans l’avoir rechargée pendant la nuit, miracle, elle était à 80%. Sans raison claire, l’autonomie s’est ensuite stabilisée à un niveau tout à fait raisonnable, oscillant entre 40 et 60% de consommation par jour selon mon activité (notamment mes séances de course de 45 minutes à 1h30). Allez comprendre !
Le dimanche, après une petite course de moins d’une heure avec le GPS activé, je n’avais perdu que 8%. Franchement, en mode sport, c’est une excellente performance. Au fil de mes sorties de course, j’ai remarqué que c’était la consommation moyenne, ce qui est plutôt bien.
En comparaison, l’autonomie est dans la même veine que ses rivales directes, notamment Samsung et Apple (pour ne pas les citer), mais reste en retrait par rapport à Garmin ou Huawei (qui peuvent tenir plus d’une semaine). Avec une utilisation classique, incluant une séance de sport, la montre tient facilement une journée, de 6h à 23h, avec encore un peu de batterie pour tenir un demi-jour. Cependant, comme pour la plupart des montres connectées de cette catégorie, il est conseillé de la recharger quotidiennement.
La recharge complète prend à peine 60 minutes de 0 à 100%. Et, comme en général il me reste entre 40 et 60% de batterie en fin de journée, une petite demi-heure de charge suffit. Personnellement, je la recharge soit pendant la nuit (puisque je ne dors pas avec), soit pendant ma douche. Simple et efficace.
Des fonctionnalités avancées
Avec ma montre habituelle, une Garmin dont l’orientation est sportive, je me suis toujours dit que toutes les « fonctionnalités » additionnelles d’une smart watch étaient superflues. Honnêtement, je voyais ça comme des gadgets. Mais maintenant que j’y ai goûté, je dois admettre que c’est un vrai luxe, et une fois qu’on y prend goût, difficile de faire marche arrière !
Voici celles qui me séduisent le plus : Google Assistant, WhatsApp (notamment pour répondre avec des messages vocaux ou en dictant du texte directement de la montre), Gemini, et bien sûr, le duo micro/haut-parleur intégré.
- Google Assistant : Mes lumières à la maison sont toutes connectées via Google Home, donc avoir cet assistant directement à mon poignet, c’est un vrai petit plaisir. Certes, c’est amusant au début, pratique en déplacement, mais soyons honnêtes, ça ne remplace pas mon Google Nest Hub au quotidien.
- WhatsApp : Comme tout boomer, c’est l’application de messagerie que j’utilise le plus. Alors, pouvoir répondre à un message en parlant à ma montre pendant que je conduis, c’est un petit bonheur. La reconnaissance vocale qui retranscrit en texte est bluffante.
- Gemini : Là où l’assistant vocal de mon Google Nest Hub a très souvent du mal à répondre à mes demandes (on dirait vraiment un appareil d’une autre génération), Gemini s’en sort toujours comme un chef. C’est un vrai soulagement d’avoir enfin des réponses claires et précises sans avoir à surfer sur internet.
- Micro et haut-parleur intégrés : Avant cette montre, je ne voyais pas l’intérêt d’avoir un micro ou un haut-parleur sur un poignet. Ça ne m’avait jamais manqué… jusqu’à ce que je l’aie. Maintenant, prendre un appel ou dicter un message sans sortir mon téléphone me semble tout simplement indispensable.
En bref, ces fonctionnalités rendent l’expérience tellement plus agréable et utile que j’aurais du mal à revenir en arrière.
L’application Fitbit
Fitbit, c’est un peu comme Nokia ou Blackberry : un géant dans son domaine pendant des années, avant de perdre du terrain. L’application a vu sa gloire faner avant que Google n’intervienne pour essayer de la remettre sur le devant de la scène. Aujourd’hui, l’application est simple, épurée et se présente comme un véritable assistant santé, avec des données sportives assez complètes.
L’interface est beaucoup plus facile à prendre en main que celle de Garmin (que je possède pourtant depuis 2 ans).
Fitbit, de son côté, propose une gamme impressionnante de fonctionnalités santé, bien que certaines soient un peu plus accessibles que d’autres. Voici les principales :
- Aptitude quotidienne : Un petit bémol ici, il faut dormir avec la montre pendant 7 jours pour obtenir un résultat pertinent. J’ai bien essayé de porter deux montres pendant deux nuits, une sur chaque poignet… mais c’était trop inconfortable, donc j’ai lâché l’affaire. Audrey se chargera d’effectuer le test plus tard.
- Suivi du sommeil : Encore une fonctionnalité que je vais laisser à Audrey qui est experte en la matière. Vous aurez droit à un deuxième test plus orienté bien-être que sport.
- Indicateurs de santé : Là aussi, la majorité des données sont collectées pendant le sommeil. Vous l’aurez compris, je laisse Audrey se charger de cette partie pour vous faire un topo sur son état de santé.
- Charge cardiaque : La montre analyse l’effort fourni par le cœur durant les entraînements et les activités quotidiennes. L’application fait un calcul qui évalue l’effort cardiaque sur la base de différentes données. Pour une smart watch, c’est plutôt une fonctionnalité sympa à avoir et qui permet de doser ses efforts et de comprendre son corps.
- Mise en zone active : Fitbit vous indique combien de temps vous avez passé dans vos différentes zones cardiaques. C’est un excellent indicateur aussi bien pour les sportifs que pour ceux qui cherchent à améliorer leur bien-être général.
- Pleine conscience : Là, on touche à un domaine qui ne m’attire pas du tout. J’ai délégué cette fonctionnalité à Audrey, mais elle m’a demandé de lancer quelques sessions pour juger la qualité des orateurs… et là, c’est le drame. On a trouvé la voix, l’intonation, et la diction insupportables. Ce n’est que notre avis, mais on n’a vraiment pas l’impression que les intervenants soient des pros de la pleine conscience ou même de l’oration. Audrey, qui suit régulièrement des sessions de relaxation sur YouTube avec des spécialistes, a trouvé leur façon de parler catastrophique. Bref, elle a tranché : elle ne testera pas cette fonctionnalité, dommage car l’idée l’avait emballée.
Running : Google Pixel Watch 3 vs Garmin Epix Gen 2
Le match entre ces deux montres peut sembler inégal dès le départ. Il est clair qu’elles ne visent pas la même clientèle, et la différence de prix se justifie pleinement avec l’excellence de la Garmin Epix Gen 2 (prix de lancement à 1099€). Cependant, la Google Pixel Watch 3 étant plus récente de deux ans, on pourrait lui attribuer quelques avancées et avantages technologiques. Voyons voir comment elles s’en sortent sur le terrain, particulièrement en ce qui concerne la précision du GPS et du suivi cardiaque, deux données clés pour tout coureur.
Sortie le long de la digue à la mer du Nord (terrain dégagé) :
J’ai testé les deux montres lors de deux sorties : une course fractionnée et une autre à rythme plus lent.
Pour ma première sortie, j’ai constaté un écart négatif de 30 mètres sur un parcours de 6 km – 0,5% d’écart, c’est excellent.
Lors de ma deuxième sortie, j’ai pris soin d’attendre que les deux montres captent le signal GPS + 2 minutes avant de commencer mon entraînement, et cette fois, aucun écart de distance ! Les tracés n’étaient pas identiques au mètre près, mais la montre de Google a fait un excellent travail, mieux que d’autres montres dédiées au sport. Sur terrain dégagé, c’est-à-dire dans des conditions faciles, la Google Pixel Watch 3 est excellente.
Sortie longue dans le centre de Bruxelles :
J’ai testé les montres en pleine ville, dans le centre de Bruxelles. Avec une sortie sur le trottoir côté rue, et une autre en longeant les maisons pour un test plus extrême. Ici, la Garmin, avec son GPS multi-bandes, s’en sort évidemment mieux. Toutefois, la Pixel Watch 3 ne démérite pas avec des écarts de tracé minime de 2-3 mètres. J’ai “traversé” quelques bâtiments lors des virages mais rien de catastrophique. La différence de distance parcourue entre les deux montres était inférieure à 1 %, ce qui est un résultat excellent pour une montre qui n’est pas spécialement conçue pour la précision du GPS.
Dans des conditions compliquées, la précision est également très bonne.
Suivi cardiaque :
On s’attend généralement à un écart plus important entre une montre ultra-sportive comme la Garmin et une montre plus généraliste comme la Pixel Watch 3. Lors de mes nombreuses sorties, malgré la chaleur et la transpiration abondante (ouais beurk), la différence était en moyenne de seulement 2 bpm (en plus ou en moins). Dans certaines conditions de repos, la Google Pixel Watch 3 affichait même des données plus réalistes que ma Garmin. C’est assez impressionnant !
Comme je le disais en introduction, même si les montres sont différentes par leur positionnement, grâce à une technologie plus moderne, la montre de Google est aussi précise qu’une montre haut de gamme qui a deux ans.
Course par temps froid :
Lors d’une sortie matinale par 7°C (oui, oui, il fait déjà 7° à Bruxelles mi-septembre), j’ai remarqué une différence intéressante. Ma Garmin affichait un pouls de 130 bpm, bien plus bas que d’habitude pour ce parcours. Curieux, j’ai vérifié la Pixel Watch 3, et elle m’indiquait 150 bpm, mon rythme habituel. Le froid avait visiblement affecté la mesure sur ma Garmin. J’ai dû positionner ma Garmin d’une autre manière pour avoir un résultat correct, alors qu’avec la montre de Google, je la portais comme le reste de la journée et le résultat était correct.
Comparaison avec la ceinture Garmin HRM Pro :
Les ceintures thoraciques étant la référence en matière de suivi cardiaque, j’ai comparé la Garmin HRM Pro à la Pixel Watch 3. Match totalement inéquitable me direz-vous ! Mais là encore, l’écart est très faible. Ceux qui accordent une grande importance à la fréquence cardiaque peuvent donc se fier aux résultats de la Pixel Watch 3.
Quant aux autres statistiques (cadence des pas, longueur de foulée, oscillation verticale, rapport vertical, temps de contact au sol), les graphiques de la Google sont moins clairs que sur l’application de Garmin, mais les moyennes des séances sont étonnamment proches.
Pour être honnête, ces données m’intéressent moins, et je pense que les personnes qui optent pour la montre de Google ne cherchent pas non plus ces chiffres ultraprécis. Sinon, elles se tourneraient directement vers des montres plus orientées sport. Néanmoins, ces données ont le mérite d’exister pour ceux que ça intéresse, qui plus est d’être correctes.
Petit hic sur le tracé GPS dans Fitbit :
Une particularité que j’ai notée, c’est qu’après une longue course (+ de 10km), je ne peux pas zoomer sur le tracé GPS dans l’application pour voir les détails. Curieusement, ce problème ne se pose pas pour les petites courses. Rien de rédhibitoire, mais c’est à noter pour ceux qui aiment analyser leurs performances en détail.
Conclusion
Pour moi, les critères clés pour une montre connectée sont l’autonomie, le design, ainsi que les fonctionnalités de santé et de sport.
Sur le plan esthétique, on ne va pas se mentir, ce n’est pas le grand amour. Le style est simple, minimaliste… peut-être trop. Ça donne un look assez “geek” et moins “sportif” que ce que j’aime porter au poignet. Mais bon, on finit par s’y habituer. Disons que ce n’est pas une montre qui crie “caractère”, mais elle fait le job.
Concernant l’autonomie, c’est un peu la même histoire (voire un peu mieux) que chez Apple ou Samsung : il faut la recharger tous les soirs. Avec une autonomie d’environ 1,5 jour, on n’est clairement pas dans la même cour que les Garmin ou Huawei. Personnellement, je trouve ça un peu court, surtout après m’être habitué à ne pas me soucier de la recharge avec ma montre actuelle qui tient pratiquement 2 semaines.
En ce qui concerne les fonctionnalités sportives et de santé, il faut bien sûr la porter la nuit pour avoir des données complètes. Audrey, se chargera de cette partie plus axée bien-être. Mais d’un point de vue purement sportif, la montre s’en sort excellement bien pour une montre généraliste.
Au niveau du prix, la version 41mm sans LTE coûte 399€. Ça peut paraître cher si on la compare à une d’autres montres connectées classiques, mais lorsqu’on sait que le capteur cardiaque est aussi précis qu’une montre sportive haut de gamme ou que le GPS est presque aussi précis, le prix est compréhensible, même si ça reste à mes yeux trop chers de 50€. Depuis l’écriture de ce test, j’ai déjà vu la montre bénéficier de quelques réductions intéressantes, ce qui la rend abordable.
Si je n’étais pas autant attaché à l’historique des données de ma montre Garmin, que j’utilise depuis plus de deux ans, je serais probablement tenté de changer vers cette Google Pixel Watch 3. Certaines fonctionnalités sont tout simplement excellentes, comme j’en ai parlé plus haut, et même si elle n’a pas le design de mes rêves, ses performances sportives et ses options connectées en font une montre vraiment plaisante à utiliser.
La Google Pixel Watch 3 se positionne comme une montre connectée aux fonctionnalités intéressantes, conçue pour une utilisation quotidienne et sportive poussée. Son rapport qualité-prix et ses capacités sportives solides en font une option compétitive. Néanmoins, son design peut décevoir ceux qui recherchent un look plus affirmé, et son autonomie est un.
Google Pixel Watch 3
449 €On aime
- Fonctionnalités connectées complètes
- Données sportives précises et fiables
- Gemini à son poignet
- Facilité d’utilisation de l’application Fitbit
- Autonomie dans la moyenne (1,5 jours)
On aime moins
- Design sans caractère
- Dépendance aux fonctionnalités nocturnes pour les données de santé
- Prix hors promotion un peu élevé