TEST – Google Pixel 9 Pro XL : Smartphone vs Hybride , qui gagne le duel des photos de vacances ?

Pour immortaliser mon voyage en Thaïlande, j’avais méticuleusement préparé mon matériel photo, jusqu’à investir dans un nouvel objectif. Mais dans un scénario digne de “Maman, j’ai raté l’avion”, j’ai oublié mon sac photo en Belgique. C’est en arrivant à l’hôtel que la réalité m’a frappé : mon précieux hybride Nikon était resté à la maison.

Déçu, certes, mais pas abattu, j’ai décidé de voir le bon côté des choses : c’était l’occasion rêvée de tester à fond la photographie avec mon Google Pixel 9 Pro XL.

La gamme Google Pixel : Une référence en photographie mobile

Si vous suivez l’actualité des smartphones, vous savez que les Pixel sont souvent au sommet du classement des photophones. Moi qui ai toujours juré par mes Nikon haut de gamme, j’ai dû admettre que la qualité des clichés de ce smartphone était bluffante… et qu’il était bien plus pratique à dégainer !

Voici les principales caractéristiques photo du Pixel 9 Pro XL :

Appareil photo arrière :

  • Capteur principal : 50 MP, f/1.85, OIS
  • Ultra grand-angle : 64 MP, f/2.2, 120°
  • Téléobjectif : 48 MP, zoom optique 5x, zoom Super Res 20x, OIS

Fonctionnalités :

  • Autofocus Laser pour une mise au point rapide
  • Real Tone pour un rendu fidèle des carnations
  • Magic Eraser pour supprimer les éléments indésirables
  • Night Sight pour des photos nocturnes éclatantes
  • Enregistrement vidéo jusqu’en 4K à 60 ips

Bref, sur le papier, c’est du lourd ! Mais qu’en est-il sur le terrain ?

Le bon… et le moins bon

Les points forts

Paysages : une gestion des couleurs et de la lumière impressionnante

Le Pixel 9 Pro XL s’en sort à merveille avec les paysages. De jour comme de nuit, il capture des images magnifiques avec une excellente gestion des ombres et lumières. J’ai même été surpris de la qualité de certaines photos nocturnes, sans bruit numérique, là où mon hybride Nikon aurait nécessité un trépied et quelques réglages précis.

Verdict : Pour des photos destinées aux réseaux sociaux ou à un album souvenir, un smartphone haut de gamme fait largement le job… sans le poids du reflex.

La photo n’a pas été retouchée, les couleurs ne sont pas saturées et reflète la réalité.
Photo difficile à prendre même avec un bon appareil photo à cause du contraste, un paysage dans une grotte.

Portraits : mode beauté activé !

En vacances, difficile d’échapper aux portraits – après tout, il faut bien prouver qu’on y était et rendre ses collègues jaloux ! Le mode portrait du Pixel 9 Pro XL est un véritable atout. Grâce à son flou d’arrière-plan naturel et bien dosé, il donne un rendu qui rappelle celui d’un objectif à grande ouverture sur un appareil photo pro.

Mais ce qui m’a le plus bluffé, c’est la façon dont il sublime les visages. La gestion des tons de peau est impeccable, restituant des teintes naturelles sans exagérer l’effet “lissé” que l’on retrouve sur d’autres smartphones. Même après un long vol ou une journée de visite par 35°, Audrey et moi avions une mine étonnamment flatteuse sur les clichés. Les petites imperfections sont atténuées, mais sans que cela ne donne un effet artificiel.

J’ai la classe même quand je mange une pastèque.

 

Photo en mode portrait prise alors que nous marchions tous les deux.

Détails et piqué : bluffant !

Je ne m’attendais pas à un tel niveau de piqué sur un smartphone. Sur les photos de singes, chaque poil est net, les yeux sont parfaitement définis, et même les rides de leur peau ressortent avec un naturel saisissant.

J’ai également testé le piqué sur des détails architecturaux, comme les ornements des temples thaïlandais. Résultat ? Chaque fissure dans la pierre, chaque dorure et chaque motif sculpté sont restitués avec une finesse qui force le respect. Et le plus impressionnant : aucune retouche n’était nécessaire avant publication.

La photo a été prise avec un zoom x2. La qualité n’est pas celle d’un appareil photo, néanmoins pour un affichage sur un écran, elle est remarquable.

 

Photo prise avec un zoom, malgré tout, le piqué est excellent !

Discrétion : un atout non négligeable

Un reflex attire l’attention. Avec un smartphone, c’est tout l’inverse : les gens restent naturels, et parfois, ils ne remarquent même pas que je prends une photo. Idéal pour capturer des scènes spontanées sans gêner son entourage.

Le Pixel m’a permis d’être un observateur discret et d’immortaliser ces instants avec authenticité.

Photo d’un vendeur de fruits à Krabi

Vidéo : une stabilisation impressionnante

En mode zoom x1, la stabilisation est excellente. Même en marchant, les vidéos restent fluides, sans ces tremblements désagréables que l’on retrouve souvent sur smartphone. Mais dès qu’on passe au zoom x5, le moindre mouvement est amplifié, rendant la capture plus délicate, surtout sur des sujets en mouvement rapide.

Cela dit, le Pixel m’a permis de filmer un varan malais marchant à la recherche d’une proie, donnant l’illusion d’être proche de lui alors que j’étais prudemment à 10 mètres. Les détails étaient nets, les textures bien rendues, et la mise au point a suivi sans accroc.

Les vidéos nocturnes sont banales … jusqu’au traitement postérieur par l’IA de Google. Après chargement dans le cloud et traitement qui s’en suit, les couleurs ressortent mieux, le bruit numérique est atténué, et les contrastes sont équilibrés. Même Audrey, moins passionnée par la technique, a dû admettre que le résultat était bluffant. En somme, un vrai allié pour capturer des souvenirs animés, sans se soucier des contraintes techniques.

Les points faibles

Autofocus : un manque de précision sur les sujets en mouvement

Le plus grand défaut d’un smartphone par rapport à un appareil photo reste sa capacité à gérer la mise au point, en particulier sur des sujets mobiles rapides ou lorsque le zoom est utilisé.

Lors de mes tentatives pour photographier des singes (forcément en mouvements), j’utilisais le mode portrait, dont le rendu est meilleur en mode portrait et avec une mise au point manuelle sur un point précis du sujet. Or, ces primates ayant des mouvements rapides et imprévisibles, le Pixel 9 Pro XL perdait fréquemment le focus, me laissant avec un bon nombre de clichés flous ou ratés. Mes meilleures photos sont, sans surprise, celles où les singes étaient immobiles.

J’ai également rencontré des difficultés avec un caméléon (parfaitement camouflé) dans la nature. L’autofocus peinait à identifier son corps parmi les branches et feuillages. Même en sélectionnant manuellement le sujet, le smartphone avait tendance à le perdre, même lorsqu’il était immobile, me laissant lutter pour obtenir une image nette. Le zoom x5 n’aidait en rien : plus on zoome, plus la mise au point devient capricieuse. Un reflex ou hybride aurait largement mieux géré la situation, surtout avec un autofocus performant et des modes de suivi avancés.

Bien sûr, ce sont des cas extrêmes, mais ils illustrent bien les limites du smartphone pour la photographie animalière.

Le Google Pixel 9 Pro XL a eu beaucoup de mal à faire la mise au point sur cet animal camouflé dans la nature

Un zoom trop rigide : un manque de souplesse frustrant

Mon deuxième gros problème réside dans le manque de flexibilité du zoom. Contrairement à un appareil photo, où l’on peut régler précisément sa focale, un smartphone impose des paliers fixes : ultra grand-angle, x1, x2 et x5 (selon son modèle de smartphone).

Le Pixel 9 Pro XL ne propose que du zoom optique en x1 et x5, et entre les deux, il faut se contenter d’un zoom numérique x2, dont la qualité reste inférieure. Cette absence de plage intermédiaire m’a souvent frustré.

À plusieurs reprises, j’ai voulu cadrer une photo plus artistique ou créative, mais le manque de nuances dans le zoom m’a limité. La seule solution était alors d’avancer ou de reculer, mais ce n’est pas toujours possible : quand un sujet est trop éloigné ou déjà trop proche, je me retrouvais sans solution, incapable de capturer l’image que j’avais en tête.

Pas de mode macro dédié : un manque pour les amateurs de détails

Un voyage en Thaïlande est un festival visuel, et cela inclut aussi les plats incroyablement colorés et savoureux que l’on découvre à chaque coin de rue. Pourtant, le Pixel 9 Pro XL ne propose pas de mode macro dédié, ce qui m’a empêché d’immortaliser certains détails fascinants, comme la texture d’une mangue bien mûre ou la finesse des épices saupoudrées sur un curry rouge (miam miam).

J’ai parfois détourné le mode portrait pour flouter l’arrière-plan et mettre en valeur un plat, mais cela ne remplace pas un véritable capteur macro, qui aurait permis de révéler les moindres détails avec précision.

Des couleurs trop réalistes… et pas assez flatteuses

Ce point est plus subjectif, mais il mérite d’être mentionné. Google mise sur des couleurs naturelles et équilibrées, là où certains de ses concurrents – notamment les marques coréennes – accentuent volontairement la saturation pour rendre les clichés plus spectaculaires.

Sur le papier, cette fidélité colorimétrique est un avantage. Mais en vacances, on veut des photos qui font rêver : un ciel éclatant de bleu, une jungle d’un vert profond, des plats aux teintes vibrantes… Avec le Pixel, le rendu est naturel mais terne.

Résultat ? Je retouchais presque systématiquement mes photos pour rehausser les couleurs et leur donner plus d’impact. Rien d’excessif, juste de quoi rendre un curry rouge aussi appétissant sur écran que dans l’assiette, ou raviver le turquoise d’une mer tropicale.

Heureusement, le Pixel permet la capture en RAW, offrant une grande liberté en post-traitement.

Je voulais prendre une photo de la nature luxuriante mais sans retouche, la photo est fade et inexploitable.
La photo est réaliste au niveau des couleurs, mais manque de peps pour être « intéressante »

Stockage : attention aux gros fichiers RAW !

Prendre des photos en RAW est un excellent moyen de maximiser la qualité et les possibilités de retouche, mais cela a un coût en stockage. Chaque fichier pèse entre 30 et 40 Mo, et sur un smartphone avec 128 Go de mémoire, on atteint rapidement les limites.

J’ai pu contourner le problème en synchronisant mes photos sur Google Photos, mais cela nécessitait une connexion Wi-Fi, ce qui n’est pas toujours disponible en voyage. Plusieurs fois, j’ai dû faire du tri dans mes fichiers en pleine excursion pour libérer de l’espace – une contrainte qui n’existe pas avec un appareil photo.

Avec un appareil photo, il suffit d’emporter plusieurs cartes mémoire, qui coûtent peu cher et permettent d’accumuler des milliers de clichés sans se poser de questions. Sur smartphone, la gestion du stockage reste un vrai point de vigilance, surtout pour les photographes exigeants.

Est-ce que je regrette de ne pas avoir pris mon reflex en vacances ?

Quand j’ai réalisé que mon Nikon était resté en Belgique, j’ai d’abord ressenti une immense déception. Mais plutôt que de ruminer mon oubli, j’ai décidé de voir le bon côté des choses : c’était l’occasion rêvée de pousser le Google Pixel 9 Pro XL dans ses retranchements et de voir s’il pouvait vraiment remplacer un appareil photo dédié en voyage.

Un reflex est imbattable… mais encombrant

Soyons honnêtes : la qualité d’image d’un reflex ou d’un hybride haut de gamme est inégalable. Un capteur plus grand, une meilleure gestion de la lumière, un autofocus plus réactif… Sur le plan purement technique, les smartphones, même les meilleurs, ne jouent pas dans la même cour.

Mais en voyage, un reflex ou un hybride a aussi son lot de contraintes :

  • Encombrement : il faut le transporter dans un sac dédié, souvent avec plusieurs objectifs, des batteries et des accessoires.
  • Poids : après une journée de visites et de marche, un appareil photo + 1 ou 2 objectifs finissent par peser lourd, surtout quand on porte déjà un sac avec d’autres équipements.
  • Traitement des images : sur un reflex, chaque photo nécessite du tri et des retouches, ce qui demande du temps une fois rentré à l’hôtel.

Avec un smartphone, tout est plus simple : léger, compact, toujours accessible, il tient dans la poche et ne fatigue pas le dos à force de le porter toute la journée. Les meilleurs modèles intègrent un traitement d’image intelligent, offrant des clichés optimisés instantanément, sans nécessiter de longues heures de post-traitement.

Un confort d’utilisation indéniable

L’un des plus grands avantages du smartphone, c’est la rapidité et la simplicité :

  • Tri des photos : Je pouvais trier et supprimer les clichés ratés dans les transports en commun, en taxi ou en pause-café, au lieu d’attendre d’être devant un ordinateur.
  • Partage instantané : Grâce à une carte SIM locale, j’envoyais directement mes photos à ma famille et mes amis, sans attendre la fin du voyage. Impossible avec un reflex, où il faut transférer les fichiers sur un ordinateur avant de les partager.

En réalité, pour des photos destinées à être vues sur écran, un smartphone haut de gamme offre une qualité tellement impressionnante qu’un appareil photo traditionnel devient presque superflu.

Le bon choix pour ce type de voyage

Nos vacances en Thaïlande étaient rythmées par les visites et les longues promenades à pied. Déjà chargé avec mon sac à dos contenant une Insta360 X4, une DJI Osmo Action 4 et une DJI Osmo Pocket 3, l’idée de transporter en plus un reflex, ses objectifs et ses batteries aurait été un vrai fardeau.

Au final ? J’ai pris 90 % des photos que je voulais, sans m’encombrer et sans frustration majeure.

Verdict : un choix que je referais ?

Avec le recul, je ne regrette pas d’avoir voyagé sans mon reflex. Bien sûr, un appareil photo dédié aurait offert une meilleure qualité dans certaines situations spécifiques – la gestion de l’autofocus et du zoom en particulier. Mais en termes de praticité, de confort et d’instantanéité, le Pixel 9 Pro XL s’est révélé être un excellent compagnon de voyage.

Si c’était à refaire ? Je referais exactement le même “choix”.

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