L’esport, un phénomène qui va conquérir le monde
Depuis quelque temps, déjà, un nouveau type de sport fait réagir. Considéré comme une activité il y a encore quelques années, le jeu vidéo est entré peu à peu dans le monde du sport professionnel. Si les annonceurs et les marques étaient quelque peu réticents et ne comprenaient pas le potentiel de ce marché en dehors du continent asiatique, ils se sont vite rendus à l’évidence. L’esport est aujourd’hui le sport avec la plus grande hausse de popularité dans le monde. Plus encore, les Belges semblent particulièrement friands de ce nouveau sport par rapport à leurs voisins européens.
Pourquoi donc une telle ascension a-t-elle été possible si rapidement ? Comment le monde du sport s’organise pour tenter d’absorber ce nouveau phénomène qui fait de l’ombre aux autres ?
Éléments de réponse.
Le jeu vidéo, quand la culture devient sport
Si l’esport est si connu aujourd’hui, cela tient à deux facteurs. D’abord, l’émergence d’Internet a permis l’affrontement entre joueurs en dehors des réseaux LAN de l’époque, démocratisant par ce biais ce genre de jeu et leurs codes. Mais c’est avant tout dans la consommation de spectacle que notre rapport a changer avec Internet. Le succès mondial de Twitch est une preuve matérielle de ce changement de paradigme. Regarder autrui jouer à un jeu vidéo est aujourd’hui aussi commun pour les nouvelles générations que de regarder un film ou une série. Avec une augmentation du niveau de par les affrontements en ligne qui permettent de jouer avec le monde entier et une transformation du jeu vidéo en spectacle pouvant être regardé, l’esport avait donc toute la place pour s’imposer dans le monde.
Photo par FrankundFrei, CC0
Légende : Sur Twitch ou Youtube, le jeu vidéo est toujours omniprésent avec des milliers de let’s play différents
À cela s’ajoute bien entendu le fait que le nombre de joueurs de jeu vidéo ne cesse de croître, amenant par-là même un public toujours plus grand à l’esport. S’il est difficile de pratiquer le basket ou le tennis tous les jours, tout le monde peut jouer à une partie de clash royale qui dure 3 minutes ou à League of Legends.
Face à ce raz-de-marée qui s’invitait sur leurs plates-bandes, les propriétaires de franchises sportives ont repiqué.
Des Franchises qui se lancent dans l’esport
Les professionnels des sports étant parfaitement conscients du potentiel de l’esport dans le futur, ils n’ont pas tardé à s’inviter dans le milieu. Ainsi, de très nombreux clubs de football professionnels possèdent d’ores et déjà leurs équipes esports. S’il faut toujours briller sur les parquets ou les gazons, la popularité des jeux de sports contribue à la bonne santé des marchés sportifs et à leur rayonnement.
Mais certains vont encore plus loin. Des franchises comme les Golden State Warriors ne se contentent pas d’un NBA 2K. Leur équipe esport, les Golden Guardians, participe aux tournois sur le plus grand jeu esport du monde : League of Legends.
Bien entendu, des équipes indépendantes de professionnels de l’esport se sont créées avec notamment des mastodontes du milieu comme Team Liquid ou Team Cloud9. Mais si ces équipes se concentrent sur des jeux qui ont fait leurs preuves dans le monde vidéoludique comme Starcraft 2 ou League of Legends, elles ne semblent que très peu s’intéresser aux jeux de simulation de sports.
Photo par JESHOOTS-com, CC0
Légende : Si FIFA est très populaire en Europe, il reste un Petit Poucet dans le monde de l’esport si on le compare à League of Legends ou Counter-Strike
Il est naturel que les clubs de football forment une équipe d’esport sur le jeu FIFA, mais si le marché est déjà énorme, certes, il ne représente cependant qu’un petit pan de ce que propose l’esport en général.
Les Jeux Olympiques après les Jeux d’Asie
C’est désormais officiel, les Jeux olympiques de Paris en 2024 accueilleront l’esport au sein du programme officiel. Si on ne connaît pas les noms des jeux en compétitions, ceux qui ont été désignés pour représenter la discipline aux jeux d’Asie de cette année ne sont pas vraiment des jeux de sport. Sur les huit titres que comporte la sélection, un seul est un jeu de football avec FIFA.
Une preuve que les jeux de sports sont encore marginaux, mais surtout que l’esport n’a même pas besoin de l’apport marketing et financier des grandes franchises du monde du sport pour régner.
Bientôt discipline olympique, l’esport n’a pas fini son ascension vers la direction que tout le monde lui prédestine, celle de sport le plus regardé dans le monde, devant le football, le basket, et tous ces sports centenaires.