Le rapport de l’OMS sur les e-cigarettes contesté par des professionnels de santé
Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) paru cet été et qui critiquait vivement les cigarettes électroniques, est contesté par de nombreux professionnels de santé, qui estiment que malgré sa nocivité, la cigarette électronique représente un outil efficace pour accompagner les fumeurs vers le sevrage tabagique.
Dans son rapport sur le tabagisme mondial présenté à Rio de Janeiro le 26 juillet, l’OMS s’est positionnée en adversaire des cigarettes électroniques, que l’organisation considère comme « incontestablement nocives », même si, comme le précise le rapport, ces produits sont « probablement moins toxiques que la cigarette ».
Une dimension de réduction des risques (proposer des solutions moins nocives, même si elles ne présentent pas zéro risque) que refuse de prendre en compte l’OMS, au grand dam de nombreux professionnels de santé, pour qui la cigarette électronique a fait ses preuves en matière de sevrage tabagique.
Interrogé sur les ondes de RTL, le docteur Gérard Dubois, membre de l’Académie nationale de médecine, s’est emporté contre l’OMS. « C’est ce rapport qui est incontestablement nocif », a-t-il regretté, avant d’ajouter que « la cigarette électronique n’est ni nocive pour le fumeur ni collectivement pour la société », mais au contraire une arme pour aider les fumeurs à décrocher.
Sur la nocivité de la cigarette électronique, et faute d’éléments scientifiques fiables, chacun en est réduit aux estimations, mais pour le docteur Dubois, la moindre nocivité de la cigarette électronique par rapport à la cigarette classique ne fait pas de doute. « C’est un pistolet à bouchon comparé à un canon de marine […] tout le monde est d’accord là-dessus », a-t-il même affirmé au micro d’Yves Calvi.
D’autres professionnels de santé, comme le pneumologue Bertrand Dautzenberg, vice-président du Réseau de Prévention des Addictions, estiment que plus que le rapport, c’est son traitement médiatique qui pose problème, car la lecture approfondie du rapport montre, selon lui, que l’OMS a compris que les cigarettes électroniques pouvaient aider à arrêter de fumer.
S’exprimant sur Twitter, le professeur Dautzenberg a dénoncé « la reprise approximative par les médias du dernier rapport de l’OMS dénonçant la nocivité de la cigarette électronique (qui) va aggraver la méfiance des fumeurs vers la cigarette électronique alors que l’OMS dit clairement que c’est moins nocif que la cigarette. Effet délétère sur les tentatives d’arrêt ».