Depuis un an, presque tous les pays se sont lancés dans la production d’hydrogène vert pour assurer leur transition énergétique. L’Allemagne a dégainé 9 milliards d’euros pour en devenir le numéro Un mondial. Quant à la France, elle a décaissé 7 milliards d’euros pour en démocratiser l’usage. Avec ces financements colossaux, les deux locomotives de l’UE prennent une option sérieuse dans la course à l’hydrogène vert. D’autres Etats, moins riches, misent plutôt sur leurs potentialités naturelles. A l’image du Mali, qui bénéficie de bonnes conditions météorologiques.
L’hydrogène vert est produit à partir des énergies renouvelables. Concrètement, l’électricité générée par des éoliennes ou des panneaux solaires est transformée, avec de l’eau, par un processus d’électrolyse. Ainsi, faut-il disposer de vastes étendues de terre et bénéficier de beaucoup de soleil. Des conditions qu’on ne retrouve pas toujours dans les pays tempérés, mais dans ceux situés en zone tropicale ou équatoriale. En Afrique notamment les Etats du Sahel réunissent toutes les conditions météorologiques. Parmi eux, le Mali où opère Hydroma, une société pionnière dans l’exploitation de l’hydrogène naturel.
Taux d’ensoleillement et vents intermittents
Son PDG Aliou Diallo a récemment annoncé la construction de vastes champs de panneaux photovoltaïques dans une dizaine de pays du Sahel (Mali, Sénégal, Mauritanie, etc.). « Avec le taux d’ensoleillement et les vents intermittents le soir au Mali, on a évidemment de grandes potentialités de produire de l’électricité verte grâce aux électrolyseurs. », souligne le promoteur malien.
Le Mali possède aussi et surtout d’importantes réserves d’hydrogène naturel, une ressource totalement vertueuse car abondante, renouvelable et n’émettant aucun CO2. « Nous avons fait un rapport de qualification pour évaluer les réserves de gaz et il y a plus de 700 milliards de mètre d’hydrogène naturel seulement à Bourakébougou. Et en considérant la superficie du Mali, nous pouvons produire beaucoup d’hydrogène vert », s’enthousiasme Aliou Diallo.
Aliou Diallo, une chance pour le Mali ?
Depuis 2012, sa compagnie Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité propre grâce à une unité pilote installée près du village de Bourakébougou. Le Mali est ainsi l’un des deux seuls Etats, avec le Texas, à exploiter cette ressource parmi la dizaine de pays où elle a été découverte à ce jour. Fort de cette révolution énergétique, Aliou Diallo est régulièrement invité à des évènements du monde de l’énergie. Il est également approché par des gouvernements tels que celui d’Allemagne, qui a inscrit l’hydrogène blanc (hydrogène naturel) dans son programme de l’hydrogène.
Grâce à l’expertise de l’homme d’affaires, le Mali pourrait donc devenir un grand producteur de l’hydrogène. Mais, il faudra d’abord ramener la paix et la sécurité au pays. Si cela est fait, « je vous assure que nous allons dépasser le Qatar et Abu Dhabi dans quelques années », promet Aliou Diallo. Aussi, il assure que le Mali pourrait être « la première économie décarbonée du continent africain, le premier pays à faire rouler les trains à hydrogène, le premier pays avec des voitures à hydrogène et le premier à produire de l’électricité avec de l’hydrogène ».