L’Europe va interdire l’Internet au moins de 16 ans … ou presque
Comme vous l’avez lu dans vos journaux dorénavant dématérialisés, l’accès aux réseaux sociaux sera réglementé par les Etats Membres de la Communauté Européenne. Ceux-ci pourront décider de l’âge minimum qu’un petit jeune en quête de copains virtuels devra présenter pour s’inscrire sur un réseau social. Les pays auront le choix de cet âge : entre 13 et 16 ans. C’est bien beau, mais c’est quoi, en fait, un “Réseau Social” ?
Si j’ai bien compris, ces jeunes gens devront demander l’accord de leurs parents avant de s’inscrire sur ces sites où le diable pourrait se cacher. Ce diable peut prendre la forme d’un harceleur qui n’est autre qu’un copain de classe se lançant dans d’ignobles moqueries qui peuvent, nous le savons, engendrer des drames familiaux. Julie demandera donc, bien sagement, à papa et maman si elle peut s’y inscrire et cochera donc la case “J’ai demandé l’autorisation à mon tuteur légal” sur l’affriolante page d’enregistrement.
Bien. Mais, concrètement, c’est quoi un réseau social ? On va fermer la boutique Internet aux jeunes ? Comment les états membres vont-ils définir la notion de “réseau social” ? Facebook, Twitter sont évidemment les plus connus mais qu’en est-il de Snapchat ou encore What’s App avec lesquels il est possible de créer des groupes d’amis et de partager des photos ? Qu’en est-il du forum de bricolage où il est indispensable de s’inscrire ? Comment les parents et les autorités vont-ils décider ce qui ressemble à un réseau social … ou pas.
Cette mesure vise avant tout à protéger nos jeunes ados de l’utilisation, frauduleuse ou non, de leurs données personnelles. La future directive visera donc à intégrer un contrôle sur tout site collectant des informations confidentielles telles que le nom, la date de naissance, l’adresse mail et tout ce que nous pensons pouvoir partager sur Internet. Rien qu’en France, Facebook comptabilise plus de 2 millions d’utilisateurs entre 12 et 17 ans.
N’oublions pas que la majorité de ces services proviennent des Etats-Unis qui respectent scrupuleusement la loi américaine : Pas d’inscription possible avant 13 ans. En Europe, aucun Etat Membre n’est aligné avec ses petits amis : Chacun fait ce qu’il veut. Bref, c’est le bazar et c’est un peu l’objectif de ces discussions : Mettre de l’ordre dans ce mic-mac sans nom.
Néanmoins, au vu du nombre de services disponibles sur Internet, il faudra donner un bon coup de balai électronique chez tous les prestataires qui devront tous marcher au pas, dans le même sens et en respectant, au bit et bytes près, la législation du pays dans lequel il opère. Toutefois, si la Belgique promulgue un texte de loi différent de la Grèce, comment empêcher nos têtes blondes d’aller voir ce qui se passe ailleurs, là où l’herbe est plus verte et moins sujette à des contrôles strictes. Bref, mon petit doigt me dit que, dans dix ans, on en reparlera encore de cette petite discussion entre amis.
Allez, je vous laisse, je vais inscrire mon fils Jeremy sur Facebook, il vient justement d’avoir 16 ans.