Apple HomePod, zoom sur le kiwi numérique
Grand fan de Sonos et son environnement multiroom d’une remarquable précision, tout en diffusant une qualité sonore de haut niveau, j’attendais de pied ferme l’annonce de la nouvelle enceinte d’Apple, le HomePod. Ce gros kiwi noir ou blanc est-il vraiment une innovation ? Faisons rapidement le point.
Le HomePod, c’est tout d’abord une enceinte capable de restituer un son, dixit Apple, sans la moindre distorsion, grâce, notamment, à la capacité du woofer (orienté vers le haut) à s’adapter au volume sonore des 7 tweeters, situés en circonférence de l’enceinte. Ensuite, selon la configuration de la pièce, il sera capable d’isoler la voix des autres aspects musicaux pour la diriger vers l’avant si, par exemple, l’enceinte est posée devant un mur. Le même type de système est déjà utilisé chez les américains de Sonos, au travers de la calibration TruePlay.
Sans batterie, le HomePod (17×14 cm) aura donc en permanence un fil à la patte et pourra être accompagné de quelques petits frères afin de foncer tête baissée vers le multiroom ou la diffusion simultanée dans une même pièce, grâce à AirPlay 2. Notons que cette seconde mouture ne se limitera pas au HomePod et qu’il sera tout à fait possible de “mixer” plusieurs marques pour les contrôler, en multiroom, depuis votre iPhone, iPad ou Mac. Bref, à vous la création d’un réel environnement multi-marques, contrôlé par AirPlay 2.
Ajouté à cela, Siri et Musicologist pourrons entrer en scène. En effet, il suffira de lâcher un “Dis Siri, joue moi un morceau de Julien Doré” pour voir le HomePod parcourir illico le catalogue d’Apple Music et diffuser “Sublime et Silence”, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Enfin, si, pardon, il faudra énoncer la phrase complète. Reste à voir si(ri), en lui demandant de lancer Diamonds, celui-ci diffusera la version pourrie de Rihanna, au lieu de celle, plus appropriée à mon encrage personnel, de Josef Salvat. Vous ne suivez pas ? C’est normal, pas de panique.
Vous l’aurez deviné, ce kiwi sonore n’offre qu’une compatibilité avec Apple Music, franchement moins aguichante que notre Spotify européen, en n’offrant pas une qualité sonore digne de Qobuz. Néanmoins, il faut avouer qu’Apple Music se la joue plus “humain”, en proposant de vraies playlists créées par de véritables mélomanes ou encore des radios animées par des DJ reconnus.
Reste le ticket d’entrée, s’élevant à $349, seulement valable pour les USA, le Royaume-Unis et l’Australie, pour décembre 2017. Pour le reste, nous verrons le temps que l’ami Apple prendra pour adapter son interface à la langue française et lancer, d’ici Pâques 2018, une version francophone du kiwi domestique à l’oreille fine.
Apple arrive donc sous la forme d’un suiveur dans le domaine du multiroom, alors que Sonos, Bose ou Harman-Kardon sont déjà bien positionnés, tout en n’oubliant pas les assistants vocaux tels que Google Home ou Amazon Echo. HomePod est donc un mix des deux mondes, qui devrait lentement s’ouvrir à une armada de développeurs afin de pouvoir, nous l’espérons, le connecter à d’autres services de streaming. Si ce n’est pas le cas, nous rangerons ce HomePod dans le tiroir poussiéreux des objects connectés non-innovants qui arrivent trop tôt… ou trop tard.